Le couvent des Fieux

Patrick Thiot


Religieuse de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem


     L’histoire de Barrières est en partie liée à celle du couvent des Fieux. Si la date de la mort du hameau nous est connue, celle de son érection se perd dans la nuit des temps. Plusieurs phases de construction ont dû se succéder. Modifications, destructions et reconstructions brouillent les pistes. Les ruines existantes attendent une étude architecturale qui devrait déterminer, autant que faire se peut, l’époque approximative de l’implantation des différents vestiges actuels. 


Patrick Thiot


Eléments de chronologie

1271 : Le fief des Fieux est donné au grand prieur de Saint-Gilles, Guillaume de Villaret, par le fils des fondateurs de l’Hôpital-Beaulieu, Barascon de Thémines.
1295 : Le roi Philippe le Bel accorde la fondation d’un prieuré sur les terres de Barasc de Thémines (fils des fondateurs de l’Hôpital-Beaulieu).
1297 : L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem retrouve Les Fieux dont il avait été propriétaire depuis 1271.
1297 : Ouverture d’un prieuré comprenant douze religieuses portant l’habit de l’ordre. Un prêtre portant également l’habit de l’ordre préside la messe.
1344 : Quoique le domaine s’étendît sur 300 ha de bois et de causses, l’insuf­fisance des revenus pour subvenir aux treize religieuses et aux treize jeunes filles nobles effectuant leur noviciat entraîne la limitation par le pape Clément VI du nombre de nouvelles sœurs régulières, anciennes noviciats, en proportion des revenus de la communauté.
1395-96 : Conséquences de la guerre de Cent Ans, de la peste, les Fieux s’unissent à l’église de Montvalent.
1479 : Lors de sa visite aux Fieux, le grand prieur de Saint-Gilles, Raymond Ricard, trouve douze religieuses au milieu de décombres et proscrit l’entrée de novices.
1492-1496 : La peste interdit toute visite.
1504 : La grande famine sévit.
1568 : Les protestants détruisent l’église et le cloître, pillent et incendient les bâtiments conventuels et les fermes.
1576 : Seulement quatre moniales.
1609 : La prieure Galiote de Gourdon-Ginouillac-Vaillac propose au grand prieur de Saint-Gilles (dans le Gard, près de Nîmes), grand maître de l’Ordre, la fusion des deux prieurés des Fieux et de l’Hôpital-Beaulieu (Issendolus). Celle-ci est confirmée par le pape Paul V en 1611.
1620 : Le grand prieur de Saint-Gilles confirme cet acte.
1624 : Le roi Louis XIII admet par lettre patente cette fusion.
1679 : D’après le pouillé Dumas, le couvent des Fieux est désert et ruiné.
1793 : Vendu comme bien national, le prieuré est racheté par la famille Caminade toujours propriétaire.


       Certains bâtiments de Barrières sont-ils antérieurs à 1624, année de la disparition de la com­munauté religieuse ? Où se trouvait, au Moyen Âge, l’habitat lié à cet établissement ? Autant de questions qui demeurent, dans l’état actuel des connaissances, sans réponse. 
 
Nota bene : L’essentiel de ce texte a été rédigé à partir de l’article de Jacques Juillet Le Prieuré Saint Jean des Fieux in Templiers et Hospi­taliers en Quercy - Commanderies et prieurés sur le chemin de Notre-Dame de Rocamadour (p. 276 à 303) Éd. Quercy Recherches et du Laquet (2e trimestre 1999).

Extrait de la contribution de Gilles Fau à l’ouvrage :
Le hameau abandonné de Barrières (Miers-Lot) – Glanures, regards et déambulations

Sous la direction de Caroline Mey-Fau et Gilles Fau (Éditions Racines-2013)

Copyright ((c)) 2018. Tous droits réservés. Réalisation : Mairie de Miers